Bourges, le 23 avril 2020
Monsieur le président du Conseil départemental,
Dans son allocution du 13 avril, le Président de la République a annoncé la fin progressive du
confinement, ainsi que la réouverture des crèches et des établissements scolaires dès le
11 mai, mais sans en préciser les conditions.
Cette annonce, alors que les tests de dépistage du Covid-19 et la fourniture de masques à
l’ensemble de la population ne sont encore que des hypothèses, laisse perplexe.
De l’aveu même du Président, la pandémie est loin d’être sous contrôle. Le 1er ministre l'a aussi
confirmé, tout en maintenant la date du 11 mai comme celle du déconfinement progressif,
alors même que cette décision est loin de faire l’unanimité y compris du monde médical. En
Asie, la maladie connaît un rebond après une phase de décrue. En Italie, qui entre en phase
de déconfinement début mai, la réouverture des écoles n’est programmée qu’en septembre.
Les scientifiques s’accordent en effet sur le fait que les enfants peuvent être porteurs du
virus sans symptôme. Ainsi, à l’heure actuelle, rien ne garantit que les conditions de
sécurité sanitaire suffisantes seront réunies en France le 11 mai.
Les agents techniques des collèges, les auxiliaires de vie scolaire, les animateurs, l’ensemble
des personnels du secteur social et médico-social, mais aussi les enseignants, seront
directement exposés et prendront ainsi le risque de contaminer leurs collègues de
travail et/ou leur entourage. Ce sera aussi le cas pour l’ensemble des personnels, auxiliaires
de puériculture, EJE, puéricultrices, dans les crèches et les PMI, et pour les assistants
maternels et familiaux.
Il est clair que cette annonce, à ce moment de l’année scolaire, n’aura pas d’effet sur les
inégalités scolaires mais a bien pour but d’imposer aux travailleuses et aux travailleurs de
retourner dans les entreprises comme le souhaite le MEDEF. La reprise de l’activité
économique ne justifie pas de mettre en péril non seulement la santé des agents publics, mais
également celle de la société tout entière.
C’est pourquoi la FSU et la CGT exigent, avant toute décision de réouverture des crèches
et des établissements scolaires, des garanties concrètes de la part de l’État et des employeurs
territoriaux :
· Sur le dépistage de tous les personnels, des jeunes enfants et des élèves ;
· Sur la mise à disposition, sans délai, de matériels pour une protection complète
de tous les personnels ;
· Sur la mise en place d’un protocole sanitaire de reprise pour tous les personnels
et les utilisateurs dans chacune des structures d’accueil, des écoles et
établissements d'enseignement. Le placement en ASA des personnels dit « à
risque ;
· Sur le suivi sanitaire des agents par la médecine de prévention ;
· Sur la mise en place de cellules de soutien psychologique ;
Ces exigences sont également valables pour tous les services publics placés sous votre
responsabilité.
La FSU et la CGT exigent également que les collectivités réunissent les CHSCT, qui doivent
avoir à leur ordre du jour l’examen des conditions matérielles et organisationnelles de la
reprise. Actuellement toutes ces conditions ne sont pas réunies. En conséquence, nous
considérons que ce projet est aujourd’hui largement inopportun et doit être différé comme
l’ont d’ailleurs déjà décidé quelques collectivités territoriales.
La FSU et la CGT prendront toutes leurs responsabilités en tant qu’organisation syndicale
pour protéger la santé des personnels et des usagers.
Nous vous prions de croire, Monsieur Président du Conseil départemental en l’assurance de
nos respectueuses salutations.
Matthieu Pichard et Kévin Dupleix Sébastien Martineau
Co- Secrétaires FSU18 Secrétaire Général UD-CGT du Cher
Gaëlle Chollet et Mathilde Lafon Christian Georges
Co -secrétaires SNUTER18-FSU Secrétaire Général CGT du CD18
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